Cayenne vol. 2, nº 1, page 9 |
Que savais-je de Cayenne ? Sinon les bagnes et les
bagnards, cette terre coupée de son destin et qui
s’est emmurée dans son enfermement. Puis,
l’histoire de ces épopées au cadre tropical
coulées dans la douleur des Nègres ! Et ce
campement pour gendarmerie royale, fière et
coquette de dresser les bavards. Je voudrais dire
bonjour à ces héros qui ont configuré l’imaginaire
de la ville : Albert Londres, Blaise Cendrars,
René Maran, Léon-Gontran Damas… Ils ont
évoqué cette Guyane souterraine sans ligne de
fuite ; avec des petites touches et de grands
miracles d’occasion qui aident à voyager sans trop
de péripéties. La mémoire se résigne à grappiller
ici et là cette terre interdite d’existence où
affairistes et orpailleurs se sont donné la main.
Je me résigne à mon regard hébété, passant des
rues au fleuve, des arbres aux affichages.
R. St. É. |
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